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Fabienne Bénédicte Romancière

7 mars 2012

commande de mes ouvrages:

 
 

 

 

 

 

Je vends des exemplaires de mon autobiographie première édition , vous pouvez me les commander par paypal.

 

 

Vendu 7 euros

 

Attention quantité limité!        Autobiographie relatant les abus subit par cette petite fille, elle explique avec ses mots d'enfant la difficile reconstruction des victime de violences .

 

Découvrez les extrait sur :  http://www.lulu.com/spotlight/FabienneBenedicte
 
 

 

 

 

 

 10 euros seconde édition


 

 

 

 

 

 

 

4 euros


 
Poésies où sont abordés plusieurs sujets du quotidien, amour, tristesse, drame.
découvrez les extraits sur: http://www.lulu.com/spotlight/FabienneBenedicte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10 euros

 


 
Plusieurs histoires sur divers sujets, amour, science fiction, drame.
Découvrez les extrait sur http://www.lulu.com/spotlight/FabienneBenedicte
 
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7 mars 2012

extrait: le temps n'efface pas toutes les blessures

Pourtant… Il m’a appris à lire et à écrire. Et grâce à lui, j’ai appris très vite mes tables de multiplication ! En effet, pour que je les assimile, il me faisait asseoir sur le bord de son lit et m’obligeait à lever les pieds et à fléchir les genoux dans le vide. Je devais alors tenir en équilibre jusqu’à ce que je sache mes tables de multiplication parfaitement. Dès que mes pieds se retrouvaient au sol, je devais recommencer ma récitation depuis le début.

Je m’appliquais, car il me frappait sur les fesses lorsque je donnais une mauvaise réponse, et il appliquait ensuite de la pommade pour que ma maman ne voie pas les marques rouges en me faisant ma toilette.

Seulement, il ne s’est pas contenté de m’aider uniquement dans ma scolarité.

Il m’a aidée à aller plus mal que je n’étais.

Pourquoi m’a-t-il tant fait souffrir ? Ce qu’il me faisait subir, je ne l’ai pas compris tout de suite. C’est seulement à l’IMP, suite à des visionnages de cassettes parlant de ce que sont le sexe et le viol du corps d’une personne, que j’ai réalisé ce qui se passait dans ma chambre et au jardin, quand j’étais seule avec lui.

Bon sang, mamie, pourquoi ? Tu m’as laissée seule avec lui après ce qui était arrivé à maman ! Tu étais inconsciente ou quoi ? Maintenant, je sais que tu retrouvais tes amants, tu ne pensais qu’à toi ! Tu es indigne d’être grand-mère ! Cet homme que tu as fait passer pour ton oncle Roger, et qui en fait est un amant chez qui tu vas tous les mercredis. Tu me racontais que tu allais faire le ménage dans sa maison. Aujourd’hui, je sais que c’est faux, car J.P.A. m’a avoué que tu as rencontré Jean-Paul par agence matrimoniale. Je sais maintenant pourquoi ce Jean-Paul  te verse une pension.

 

Un jour, alors que J.P.A. sortait des toilettes, il m’a appelée et m’a imposé un rapport buccal. Par la suite, il a continué d’abuser de moi dans un jardin public, aux Glacis. Je vous expliquerai les détails ultérieurement.

Je suis allée à Saint-Nicolas, dans un IMP tenu par des sœurs, pendant cinq années de ma vie, du CP au CM2.

Là-bas, j’ai appris à vivre en communauté avec d’autres enfants ayant des difficultés. J’y suis allée du lundi au vendredi pendant ces cinq années. J’ai su ce qu’était l’internat, la séparation était dure au début, ne plus revoir maman et mamie restait difficile.

J’avais très peur de tout ce qui m’entourait : des escaliers, du vide, de la bicyclette, de me casser quelque chose… Je ne voulais participer à aucune activité, de peur de salir mes petites mains.

J’ai appris à vivre avec des enfants handicapés mentaux et physiques. J’avais une très bonne copine qui se prénommait Zoé. Elle était atteinte de trisomie.

Moi, je faisais partie des enfants ayant des problèmes psychologiques, ce qui engendrait un cursus scolaire normal très compliqué à suivre.

Pour cette raison, j’ai été placée en IMP. J’ai ainsi pu suivre ma scolarité à un rythme adapté et j’ai été très entourée par des professeurs, des éducateurs, des psychothérapeutes, des orthophonistes.

Avec l’une de ces psychothérapeutes, nous avons créé un journal : La petite plume.

Les psychothérapeutes nous aidaient beaucoup à gérer nos peurs du vide, toutes nos peurs à vrai dire.

 

Mamie a passé une partie de sa vie à Saint-Nicolas, quand c’était encore une école pour jeunes filles.

Là-bas, elle avait deux amies avec qui elle est restée en contact un moment.

La première, c’était Danielle, dont deux des fils sont encore vivants (le troisième est décédé). Elle vivait avec un monsieur qui se prénommait Jean, décédé vers décembre 2006.

La deuxième, c’était Gisèle, qui vivait seule dans une petite maison à Saint-Nicolas. Elle y a été buandière jusqu’à la retraite. Elle n’a jamais eu d’homme dans sa vie. Mamie l’a retrouvée lorsque je suis entrée à Saint-Nicolas.

 

Je n’avais pas beaucoup d’amies, à part Zoé et Sandrine.

Priscille, une des élèves, me donnait souvent des coups. Je ne l’aimais pas et j’avais très peur d’elle. Mais ce n’était pas sa faute, puisqu’elle était atteinte d’une maladie mentale. Je ne le comprenais pas, à cette période, je n’étais qu’une gamine.

Aujourd’hui, je comprends mieux les choses.

 

Laissez-moi vous décrire ce lieu où se trouve l’IMP Saint-Nicolas…

L’IMP Saint-Nicolas est situé à une demi-heure de marche d’un village, ce village c’est Rougemont-le-Château dans le Territoire de Belfort.

Il y a beaucoup de bois, une petite rivière, une carrière pas très éloignée de l’école, dont on entend les coups de tonnerre au loin.

Ce lieu si beau, qui a appartenu à une comtesse, fut offert à des religieuses pour accueillir des enfants. Sœur Gisèle était la directrice de l’école quand je suis arrivée, ensuite se sont des personnes extérieures qui sont venues prendre la direction, notamment un certain Dominic, secondé par un sous-directeur, Gérard… Tous deux ont été nommés responsables de l’établissement à la place des sœurs.

Au début de mon arrivée dans l’école, tous les élèves inscrits dans l’établissement s’y rendaient tous les lundis en ambulance, ensuite c’est une compagnie privée de taxis qui a pris le relais pour tous les élèves ;chaque vendredi, nous rentrions dans notre famille.

Jusqu’alors, je ne connaissais pas la vie en collectivité, je ne savais même pas que ça existait !

Au début j’ai aimé la pension, car je ne subissais plus l’horrible J.P.A. et ses sévices !

 

À l’IMP, nous étions classés par groupe, dont certains portaient des noms d’animaux : les Petits (dont j’ai fait partie les deux premières années), les Grandes, les Biches, les Écureuils, les Papillons, les Chouettes (où je me suis trouvée les trois dernières années).

À chaque grandes vacances, en juillet, chaque groupe partait séparément en camp de vacances, dans des destinations choisies par les éducateurs et la direction de l’établissement. Sans nos familles, uniquement avec les membres de notre groupe et les éducateurs. Chez les Chouettes, c’était Roger et Adèle. Cette dernière était la femme que je préférais à toutes les autres, pour moi c’était la merveille du monde et j’aurais tellement aimé qu’elle soit ma maman ! Elle a été emportée par un cancer généralisé en septembre 2000, à l’âge de 54 ans.

 

7 mars 2012

extrait: le temps n'efface pas toutes les blessures

Voici mon histoire. Elle n’est pas très importante pour tout le monde, mais j’ai quand même envie de la raconter, cela me permet de m’extérioriser, de m’aider à soulager mes blessures passées. Je ne pourrai certainement jamais oublier, mais au moins je me soulage. C’est une sorte de thérapie que je me fais et j’ai eu envie de l’accomplir avec vous, chers lecteurs.

Bonne lecture à tous, Fabienne.

Les noms des personnes ont été changés pour préserver leur anonymat.

C’est ma vraie histoire avec des noms d’emprunt.

Des souvenirs me reviennent parfois en mémoire, certains plus mauvais que d’autres. Longtemps (jusqu’à mes 20 ans et même encore un peu plus tard), je me suis sentie coupable de choses au sein de ma famille — constituée, d’octobre 1990 à novembre 2002, de maman Marianne, de ma grand-mère Bernadette et de son concubin J.P.A. Par exemple, je me suis sentie coupable de la maladie des reins de ma maman. Et aussi, d’être venue au monde ce dimanche 28 novembre 1982…

À l’école, on disait de moi que je portais toute la misère du monde sur mes épaules. La vie ne m’a pas toujours fait de cadeaux. Je suis née d’une fille-mère qui m’a eue à 16 ans. J’ai eu 25 ans l’année dernière et ma maman a fêté ses 42 ans le 5 janvier 2008.

De 12 à 15 ans, ma maman a subi des sévices graves de la part de Georges, un concubin de ma mamie Bernadette, la mère de ma maman. Elle ne connaît pas son papa, tout comme moi. D’après ce que je sais, aucune femme des trois dernières générations de ma famille n’a connu son père.

Des abus sexuels ont été infligés à ma maman, par Georges. Le frère de cet homme lui a fait vivre la même chose alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans, et j’en suis le fruit.

Je ne l’ai pas toujours su. Je me suis souvent posé des questions sur mes origines et personne n’a voulu me répondre, ce qui a  produit beaucoup de souffrances en moi. Une éducatrice à qui je posais des questions auxquelles elle ne pouvait pas répondre a averti ma maman de ce désir que j’avais de connaître mon histoire. Ce désir était pour moi impératif, je ne me rendais pas compte qu’il engendrait des douleurs morales pour maman. Mais j’avais besoin de savoir. Et quand j’ai appris la vérité, je m’en suis voulu d’avoir insisté

Jusqu’à mes 2 ans, nous avons habité à Port-sur-Saône, probablement chez un ancien amant de ma mamie. En octobre 1985, maman et mamie sont venues vivre à Belfort. Ma mamie a alors rencontré un homme, J.P.A[1], qui est devenu son concubin en octobre 1990.

Je me souviens exactement de son arrivée chez nous, car j’ai été très perturbée par cet homme. Son arrivée n’a pas arrangé mes affaires…

 

À cette période, j’avais de grandes difficultés scolaires. Pour ma mamie, elles étaient dues au fait que je ne connaissais pas l’identité de mon père. Mais ça sonnait plus comme une excuse qu’une explication…

Mais le fait est que je ne suivais pas du tout à l’école primaire à Belfort, j’oubliais tout le temps mes affaires d’école. Et un jour, je me suis sauvée. J’ai demandé à me rendre aux toilettes qui étaient dans le préau. Aucun adulte ne m’a emmenée, j’ai donc pu facilement me sauver, et j’ai couru jusqu’à chez moi.

Plus tard, en entendant à la récréation les maîtresses d’école discuter de mon cas, j’ai appris qu’il était prévu que l’on me change d’établissement. L’Académie et l’école primaire où j’étais avaient décidé de m’envoyer dans un établissement spécialisé, un IMP[2]. Je n’ai pas supporté cette décision.

 

J.P.A. est arrivé chez nous et dans notre vie dans ce contexte.

Au début, je voyais en lui l’homme qui manquait à la famille. Avant qu’il n’emménage chez nous, j’étais même heureuse à l’idée d’avoir une sorte de grand-père.

J’allais le voir avec mamie dans la petite chambre en ville qu’il avait louée. Il paraissait sympathique et j’avais hâte qu’il vienne vivre avec nous pour combler le vide paternel.

Malheureusement, sa venue n’a pas vraiment amélioré mes difficultés. Il m’a rendue plus fragile, il m’a fait perdre mon sourire d’enfant et a volé une partie de moi. Il m’a tuée.

À l’intérieur de moi, je suis morte.



[1]              J.P.A. sont les vraies initiales du nom de cet homme.

[2]              Institut médico-pédagogique : école pour les enfants éprouvant des difficultés à suivre une scolarité dans un établissement normal, mais aussi lieu où sont accueillis des enfants handicapés.

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